jeudi 22 décembre 2011

2011 s'achève...
Cette première partie de la saison 2011/2012 a été riche en évènements sportifs pour notre section. Pour ne citer que les plus marquants, il y a eu :
  • 11 finishers au Marathon de Berlin avec une belle performance de Philippe Combes en 2h 45’48’’
  • Un titre par équipe (Serge Felder, François Demeer, Jérémie Pigny et Bruno Chauvin) aux championnats de France sports en entreprise de course nature
  • Une 15aine de coureurs au trail de Viroflay, course en nature très conviviale
  • Une 15aine de coureurs au semi Marathon de Boulogne avec un excellent temps d’Irondino Martins en 1h16’13’’
  • 5 personnes ont relevé le défi des templiers (trail de 72 ou 106km)
  • Des participations importantes sur les courses populaires et/ou qui soutiennent des associations ou la recherche médicale
  • Enfin je terminerai par une forte implication de plus de la moitié de la section pour le cross Dassault avec à la clé un succès grandissant : 226 participants (+43/2010), 57 « Dassault » et ayant-droits impliqués + 12 Dassault Argenteuil (voir le fichier joint des résultats Dassault) et une participation de 18 directions de nos sociétés (la première place revenant à la DTIAE cette année avec 7 présents).
C’est l’heure de la trêve de fin d’année, des repas familiaux riches en minéraux et autres oligo éléments, des fêtes entre amis permettant d’évoquer les exploits de l’année et de peaufiner les objectifs à venir. Bref, c’est un excellent moment pour « lever le pied » une petite semaine afin de repartir sur de bonnes bases à la rentrée !

Nous vous souhaitons de très bonnes fêtes de fin d’année.
A l’année prochaine avec une reprise sur les cross, les Indoors…
Sportivement
Pour le bureau, le secrétaire

Lionel Ramognino

lundi 7 novembre 2011

Les Templiers n'ont pas démérités ...


Bravos aux représentants de Dassault Sports qui se sont illustrés lors des courses du Festival des Templiers à Millau le 26 octobre ...

Sur l'Endurance Trail : 106 kms D+4590m :
Dominique GROS : 303 ème / 406 arrivants (et près de 600 partants) en 20:35:38

Sur la grande course des Templiers : 72 kms D+3200m (2003 arrivants / près de 2900 partants)
  • Bertrand PLANTIN 769  ème en 11:33:35
  • Olivier COLIN    1123 ème en 12:24:25
  • Etienne PREVOST et Laurent LEMERCIER 1492 et 1493 èmes en 13:38:53
  • Bruno BELGUISE abandon au 51 kms

Très belle course avec une technicité grandissante avec les kilomètres... Dommage du trop grand nombre de participants créant ainsi de nombreux bouchons même jusqu'à la fin de la course dans les difficultés montants et descendantes.

Une météo finalement très bien car sans pluie et pas trop chaud, beaucoup de vent et d'humidité et donc une température ressentie très basse lorsque l'on s'arrêtait au ravito.

Un paysage très joli et comme toujours sur les trails une bonne ambiance entre compétiteurs.

Les Templiers en visite sur le stand de Patrick au village des Templiers 
A suivre le résumé de la grande course des templiers est en cours de rédaction par Laurent ... 

dimanche 2 octobre 2011

Un marathon pèlerinage ..


Je n'avais pas remis les pieds à Berlin depuis 1969, date de ma libération de mes obligations militaires qui m'avaient bloqué 16 mois à Berlin de 68 à 69. L'arrivée en Boeing sur Tegel Airport, qui a l'époque était une Base Aérienne des forces françaises d'occupation, m'a fait revivre mon départ du même tarmak mais à l'époque c'était à bord d'un Nord 2501 à hélices qui m'avait ramené à Evreux.
Ce marathon de Berlin était donc pour moi un marathon pèlerinage. A Berlin j'avais couru des marches commando, mais pas encore de marathon. Ma préparation chaotique pour ce 42,195 me laissait quand même espérer un chrono autour de 3 h d'après les tests que j'avais fait ... Et c'est en toute confiance que j'ai rejoint avec Jeannot et Christophe la ligne de départ dans le sas C des moins de 3 heures ... Optimiste le V3 ! ... Coup de pistolet c'est parti ... Une foule incroyable sur la route et sur les trottoirs ... On part un poil vite comme d'hab car on n'est vraiment pas gêné placés idéalement en début du sas on n'a jamais été gêné ... On sent déjà vers le 5 ème kilomètre la chaleur qui arrive ... Je me retourne plus de Jeannot, plus de Christophe mais une marée de coureur dans laquelle il est impossible de retrouver qui que ce soit. Je regarde mon GPS je suis sur mon allure de 4'20 qui devrait si tout va bien m'emmener au bout en 3h02 ... je continue en pensant secrètement que si tout allait bien au 30 - 35 j'irais chercher mieux ... Mon souvenir d'Annecy en 3h01 me gratte encore un peu ... Le 10 ème km arrive tout va bien sauf un début de crampe à l'ischio droit très haut presque au niveau de la fesse ... Pas de problème mon ischio autrefois déchiré sur 9 cm me titille de temps en temps car le muscle réparé n'a plus depuis la même élasticité. Peu après le 10 François et Fred me rejoignent et pendant un moment on constitue un petit groupe Dassault Sports qui a fière allure ... Tout se complique subitement pour moi et en un kilomètre la course va basculer pour moi. La crampe s'est transformée en contracture et je ne peux plus avancer ma jambe droite. Je ralentis l'allure laissant partir mes camarades et en espérant que ça passe ... 500 m plus loin plus possible de courir sans éprouver une violente douleur ... Je marche espérant encore que ça reparte ... J'essaie 3 fois de me remettre à courir mais à chaque fois au bout de 2 foulées la douleur revient aussi vive. Au 18 ème je rentre sous une tente de secours où il y avait des kinés ... En anglo - deutsch j'essaie d'expliquer mon cas ... Rien à faire me fait-on comprendre ... même pas un massage ... Dépité je me dirige vers le métro le plus proche. Habituellement c'est en autocar que je rentre au bercail après un abandon (UTMB, Vanoise, SaintéLyon, ... la liste devient trop longue) mais là j'innove ce sera en métro ! ...Il n'est pas question pour moi de tenter l'impossible et de risquer une nouvelle déchirure car je sais que dans ce cas c'est 3 mois minimum pour s'en remettre. Je n'ai même pas la possibilité de tenter de rejoindre Béa qui est postée au 21 km pour prendre des photos. Perdu dans le métro je serais ramené à proximité de la porte de Brandebourg par une écossaise venue rendre visite à son fils installé à Berlin. Puis pour finir un coureur berlinois qui comme moi a abandonné m'accompagnera et on verra ensemble arriver le premier. Lui en tout cas il n'a pas faibli pluisqu'il battra ce jour là le record du monde de la distance en 2h03' 38". Mon pèlerinage se transforme en déroute. C'est super déçu et en clopinant que je vais rechercher mon sac à la consigne pour attendre les autres en espérant que tout se passe bien pour eux malgré la chaleur que je sens de plus en plus présente sur mes épaules. Après avoir retrouvé un par un les rescapés de l'équipe qui avait tous souffert de la chaleur on est reparti à l'hôtel pour prendre une douche réparatrice. Voilà pour l'épisode sportif.
A partir de là, et malgré une jambe droite un peu raidie, par ce que j'apprendrais ensuite être un claquage, nous avons visité cette belle ville de Berlin le lundi et le mardi. J'ai trouvé la ville changée depuis mon séjour de bidasse ... Beaucoup de travaux, de grands espaces verts, de grandes artères, pas de scooters mais beaucoup de vélos ... Une ville vraiment sympa où je reviendrai avec Monique ma femme qui était venue en 1968 me voir ici avec sa soeur et ma soeur en faisant le trajet Paris - Berlin avec ma Simca 1000 ... Seule des 3 filles à avoir le permis elle s'était payée le trajet en 2 jours à l'aller ... Et avait effectué un retour périlleux au petit matin après une dernière soirée passé ensemble en boite de nuit ... Après cet échec berlinois il me faudra 15 jours de repos avant de solliciter à nouveau mon ischio jambier droit. Le vélo est possible mais pas la course. Il faut que je refasse mon planning de courses de fin d'année et je vais chercher un marathon pour faire ma qualif Boston 2013 ... A moins que ce soit notre généreuse section Athlé nous offre Rio ...
 Patrick

lundi 19 septembre 2011

UTMB : l'équipe Dassault réussit l'exploit!

Le récit de la course

Saint-Nicolas de Véroce, le Coin du feu, c'est le nom du restaurant où nous avons décidé de festoyer le lendemain soir de l'arrivée de notre Ultra Trail du Mont Blanc : Didier, Jérôme, Bertrand, Benoit et moi. Au début du repas, Didier a pris la parole : "Bon, les gars, il faut le faire,..., à la fin du repas pour ne pas y revenir...", évoquant ainsi notre habitude d'après course : enregistrer sur vidéo une séance de débriefing à chaud de la course : l'exercice consiste à s'exprimer seul face à la caméra pour évoquer les impressions ressenties durant la course. Cette habitude, elle a commencé deux ans plus tôt lors de notre première course ensemble : Les Templiers (70 kms/3000m D+). Ensuite, nous nous sommes livrés au même exercice l'an dernier à l'issue de la CCC, course qui fait partie de l'événement de l'UTMB : c'est la première marche de ce groupe de courses avec ses 98 kilomètres et ses 5700 m de dénivelé positif. L'an dernier, cette course nous avait laissé entre autres impressions, celle de l'inachevé, car les conditions dantesques avaient conduit l'organisation à arrêter notre course au bout de 80 kilomètres et 4700 de D+, nous privant d'un des grands moments de ce type d'épreuve : l'arrivée à Chamonix, avec ses deux kilomètres de haies d'honneur avant de franchir la ligne finale... Nous avions vu l'arrivée de l'UTMB de remplacement et ressenti l'émotion incroyable qui se dégage à l'arrivée de chaque coureur : elle est la même pour le premier comme pour le dernier.

Mais revenons à cette séance de débriefing : effectivement, après un repas (réparateur) alors que chacun d’entre nous espérait que les autres avaient oublié, Didier nous rappelle à l'ordre. Je me lance en premier, assez sûr de moi, car j'ai le sentiment d'avoir des quantités de choses à raconter, tellement je suis encore sous le coup de l'émotion ressentie durant cette course hors du commun... mais, surprise, après quelques phrases, je me rends compte qu'il sera difficile de parler ainsi de tout ce que je voudrais exprimer. Alors, je me décide à décrire en synthèse l'impression la plus forte : je laisse de coté l'aspect exploit sportif surhumain et individuel, pour insister sur ce qui m'a marqué le plus : le sentiment d'avoir réalisé un exploit au sein d'un groupe qui a soutenu successivement chacun de ses membres et a su rester soudé durant cette épreuve terrible. Par contre, comment l'exprimer avec justesse en quelques phrases vis-à-vis des personnes qui verront cette vidéo ? Mes compagnons se lancent alors à ma suite dans l'exercice, et, je pense, ressentent la même phénomène que moi : c'est effectivement très difficile... aussi vais-je essayer de revenir sur certaines anecdotes relatives à ces 44h55 ...

D'abord, il faut vous dire que rien ne s'est déroulé comme prévu dès le début de la première journée de la course. D'ordinaire, le départ est donné à 18h30, ce qui nous oblige à vivre une inconfortable journée d'attente jusqu'à cette heure-là : surtout, essayer de ne faire aucun effort physique en prévision de la course, tâcher de faire une très longue sieste l'après-midi pour compenser le manque de sommeil qui va suivre (évidemment, cela ne marche pas du tout, sauf pour le bienheureux Jéjé...)... bon ,on vérifie 50 fois son matériel, on regrette déjà de ne pas avoir pris telle ou telle chose, vu les conditions météo, on change 10 fois d'avis sur la tenue à porter. C'est une torture assez insoutenable : on préférerait finalement les départs des ultras à 4h00, qui imposent un lever à 2h00, c'est finalement plus facile nerveusement car on n'est pas bien réveillé... Eh bien là, l'organisation nous en a rajouté une couche supplémentaire : départ décalé à 23h30... Oups ! Tous les plans sont chamboulés : les jolis plans de marche, impeccablement calculés et mis sous plastique sont tous inutiles ! Ainsi que tous les repères qu'on avait mis du temps à intégrer : levée du jour au Col de la Seigne, Courmayeur vers 10h00. En plus, le tracé final est modifié : on verra les 10 derniers kilomètres en fond de vallée entre Argentière et Chamonix. Bon, c'est aussi un soulagement, car les prévisions météo, annoncées assez catastrophiques nous ont fait craindre un instant l'annulation de la course, comme l'an dernier (en effet, passage orageux dans la soirée, puis pluie, neige à partir de 2000 m et -10 ressenti au col du Bonhomme). Il faut dire que la plupart des coureurs font une reconnaissance du parcours dans les deux mois avant (c'était mon cas!) et tout changement de dernière minute est assez perturbant pour ceux qui se sont déjà projetés dans la course par cette reco. En plus, c'est aussi quelques heures d'attente en plus, occupés à vérifier 25 fois de plus le matériel, au cas où...

Bon, enfin le départ : dépôt des sacs pour le ravitaillement de mi-course au gymnase de Chamonix et il s'agit maintenant de ... sortir du gymnase sous la pluie battante, en pleine nuit, pour gagner la ligne de départ ... et partir pour .... 166 kilomètres et 9500 de D+ : il faut être un peu fou pour oser un truc pareil. En fait, c'est plus facile que cela parait ... tellement on est soulagé lorsqu'on arrive sur la ligne de départ. Je me souviens d'une interview de la première femme en 2009 (Lizzy Hawker, qui a gagné encore cette année) : "...pour moi, le plus dur, c'est d'arriver jusqu'à la ligne de départ : après on verra ce qui se passera..." : maintenant, nous comprenons parfaitement ce qu'elle a voulu dire.

Le départ enfin, dans l'enthousiasme : le sentiment d'une énorme volonté se dégage de ce peloton, qui se met lentement en branle dans les rues étroites de Chamonix : nous y voyons des dossards de nationalités incroyables : Malaisie, Argentine, de nombreux japonais. Cela fait un peu peur : serons-nous au niveau, face à ces coureurs de toute la planète. De plus, c'est pour nous le saut dans l'inconnu : quelle allure adopter ? Trop vite et on ne finira pas, trop lent et ce sont les barrières horaires qui nous arrêteront. D'un point de vue stratégie d'équipe, deux choses ont été convenues entre nous : on part en groupe et on y restera au maximum, sauf gros pépin de l'un entre nous, et, selon les paroles martiales de Didier : "la fatigue ne sera pas un motif d'abandon...". De mon coté, j’en rajoute une couche : « l'abandon n'est pas une option ». C’est le genre de phrase plus facile à prononcer avant le départ que pendant la course !

Premier ravitaillement (les Houches, km 10), c'est presque la catastrophe : j'ai l'habitude de partir (trop) vite, et du coup, j'ai perdu les autres, donc je les attends. Je récupère Bertrand et Benoit, mais au bout de dix minutes, le peloton commence à s’éclaircir et pas de Jéjé ni de Didier : en fait, nous nous sommes loupés (c'est 00h30 et il tombe des cordes...) et ils sont passés devant. Inquiets, nous repartons pour l'étape suivante : Saint-Gervais. Il faut vous dire que dans un ultra, il y a toujours une première phase de fraicheur, qui dure 30 à 40 kilomètres où on court agréablement... mais cela ne dure pas. Jusqu'à Saint-Gervais, c'est d'abord la première grosse bosse à monter, puis une descente très glissante... tellement glissante que je tombe et casse un bâton : cela promet pour la suite. Heureusement, je peux faire une réparation de fortune assez efficace avec l'élastoplaste du matériel obligatoire... et, énorme chance, je devrais pouvoir récupérer un bâton de remplacement grâce à mon épouse qui doit nous rejoindre aux Chapieux.

Arrivés à Saint-Gervais avec Bertrand et Benoit, pas de Jéjé ni de Didier : nous commençons à nous inquiéter et nous décidons de les joindre à l'aide des téléphones portables (matériel obligatoire). Pas de réponse, mais nous laissons un message et au bout de 10/15 minutes, nous repartons : la pluie a cessé mais laisse place au froid : tout va bien.

Enfin les Contamines vers 4h00 et le téléphone se décide à sonner : Jéjé et Didier se sont arrêtés au gite où nous sommes hébergés (aux Contamines) pour se changer et repartir avec des tee-shirts secs (et accessoirement propres... pour ma part, suite à ma chute dans la descente de Saint-Gervais, je suis repeint en marron). Ainsi, l'équipe est à nouveau ensemble, prête à repartir pour les étapes suivantes : Notre Dame de la Gorge, puis La Balme et enfin le Col du Bonhomme (2500 m) avant de redescendre sur les Chapieux. Nous avons parcouru les distances max parcourues lors des entrainements (30 à 40 kilomètres) si bien que les premiers coups de mou sont ressentis, d'autant que c'est la fin de la nuit (blanche) : dans la montée à la Balme, Benoit accuse le coup et on décide de le mettre devant pour nous donner le rythme de montée. Au col du Bonhomme et la traversée (longue) jusqu'au col de la croix du Bonhomme (vous suivez, j'espère...), nous trouvons les -10° ressentis et la neige au sol, ce qui surprend toujours fin août... retour ou avancée brutale vers l'hiver. Heureusement, après un col d'altitude, il y a toujours une descente (celle-ci de 1000 de D-), qui réchauffe, mais fait (déja) mal aux quadriceps.

Bon, c'est les Chapieux : grâce à mon épouse Karine, qui va nous suivre jusqu'au bout à chaque ravitaillement accessible, je peux échanger mon bâton cassé contre un en bon état, que Didier, très prévoyant, lui avait confié avant le départ de la course). C'est déjà une étape, car on a changé de vallée pour la commune de Bourg Saint-Maurice et l'ambiance est différente. Ensuite, c'est d'abord une remontée sur route goudronnée jusqu'à Ville des Glaciers (un hameau de 5 maisons): durant la reconnaissance, j'avais l'espoir de courir sur cette montée assez douce et roulante. En fait, ce n'est possible que pour les élites (et encore!).

La prochaine étape est la montée au Col de la Seigne, qui constitue la frontière entre France et Italie : dans l'interview du vainqueur (Kilian Jornet), celui-ci racontera avoir vu une lumière exceptionnelle en passant à ce col : normal, il y est passé au petit jour. Pour nous, ce fut très différent : neige au sol et à l'horizontale (-10° ressenti au moins), visibilité très réduite, ambiance tempête en montagne. A ce moment, on ressent le coté du visage qui se saisit de froid et on pense que, finalement, le matériel imposé par l'organisation n'est pas si inutile que ça, notamment les bonnets et gants imperméables, dont on se moquait avant la course... on aurait même pu prendre plus chaud sans problème. Et ce col de la Seigne, où est-il donc ? on a vraiment l’impression qu'il s'éloigne au fur et à mesure qu'on avance.

Enfin, c'est la descente sur le Lac Combal : c'est l'italie et tout de suite quelques degrés en plus (c'est peut-être un peu psychologique, non ?) Là, c'est Bertrand qui commence à souffrir de tendinite au tibia (releveurs) durant la descente : au poste de secours, on lui propose d'arrêter... comment ose-t-on proposer cela à notre Béber ? qui repart avec nous aussi sec...

Très bel endroit ce lac Combal, surtout pour moi qui pratique un peu l'alpinisme : la vue sur l'arête de Peuterey et sur le glacier remontant vers la voie italienne du Mont-Blanc me plonge dans les récits épiques des grands alpinistes et me donne le frisson.

Après avoir bien profité de ce superbe endroit, c'est la remontée sur l'arête du Mont-Favre (vues d'hélicoptère figurant dans les reportages de France 2 et TF1), bien casse-pattes, puis la descente sur Courmayeur via le col Checrouit : au passage, je discute avec Giacomo, le patron du refuge qui m'a hébergé durant ma reconnaissance, et qui me traite comme un ami de vingt ans. J'en profite pour faire un peu de pub : si vous faites le tour du Mont-Blanc, en courant ou simplement en marchant, tachez de vous arrêter à ce refuge pour la nuit. Le couchage est moyen, mais quelle ambiance italienne ! et l'intérieur du refuge mérite largement d’y passer la soirée.

Courmayeur : kilomètre 78, c'est moitié de la course, après une descente ... comment dire... mortelle pour les quadriceps, car super-raide. J'ai la chance, avec Bertrand, d'avoir ma famille à ce ravitaillement, car c'est l'étape-clé de la course : c'est la moitié, certes, mais c'est aussi le départ de la CCC, effectuée l'an dernier, donc on sait très bien ce qui nous attend et pourtant, on commence à être déjà bien atteint. Heureusement, il y a le sac et la possibilité de se changer : que c'est bon de changer de chaussettes... sans parler d'une bonne assiette de pâtes. Par contre, il ne faut pas planter la tente, car les barrières horaires commencent à devenir légèrement pressantes.

A la sortie de Courmayeur, sous le soleil italien (25°?), c'est la montée vers le refuge Bertone (800 D+) : on se met en mode "montée" et on débranche le cerveau... Visiblement, Didier a oublié ce principe car, arrivé 40 mètres derrière le groupe à Bertone, il a un gros coup de blues et nous propose de le laisser seul à l'arrière pour ne pas pénaliser le groupe. On lui fait prendre une bonne soupe chaude (avec le retour en altitude, il y a aussi le retour du froid, et c'est la soirée qui commence). Je décide de repartir avec lui avant les autres, car il est important de bien courir sur l'étape qui suit entre Bertone et le refuge Bonatti, sur ce sentier fabuleux en balcon, fait pour la course à pied. Le spectacle du coucher de soleil sur les Grandes Jorasses a vite fait de remonter notre Didier : c'est reparti... A partir de Bonatti, il faut remettre en service les lampes frontales : que la journée est passée vite ... tant mieux !

La prochaine étape est Arnuva, c'est-à-dire d'abord du sentier en balcon, puis une grosse descente. Hélas, c'est du sentier en mono-trace et chaque dépassement de concurrent est coûteux. Aussi, le groupe, à nouveau réuni, se trouve freiné par un autre groupe devant : nous approchons le centième kilomètre et du coup, nous restons derrière... Par contre, les estimations de temps de passage nous montrent que nous flirtons dangereusement avec les barrières horaires, mais bon, ça devrait aller (effectivement, une demi-heure a été rajoutée sur ce ravito). Ce passage est l'occasion de s'engueuler avec d'autres concurrents (féminines et étrangères), qui estiment que nous devrions nous pousser pour les laisser passer, car nous sommes près des barrières horaires : ce n'est pas l'usage ni sur une course ni sur un trail (s'il faut s'arrêter pour laisser passer quelqu'un qui le demande alors qu’il est derrière, on s'en sort plus !). Bon, surtout qu'au final, la barrière était finalement large avec la demi-heure rajoutée à ce ravito.

La prochaine étape est le Grand Col Ferret (900 m D+), frontière Italie/Suisse que nous passons vers 00h00 dans un froid glacial (cette fois-ci c'est le froid aux mains qui est douloureux), avant d'arriver à la Fouly : mauvaise surprise, le parcours, que nous voyons facilement grâce aux petites lumières des frontales dans la nuit, a été modifié par rapport à ce que nous connaissons. La petite heure qu'il faut pour descendre du Col est transformée en deux heures de grosse descente avec passages scabreux, puis remontée sur l'alpage d'en face et enfin redescente sur la Fouly. Et là, les estimations de temps d'arrivée à la Fouly nous laissent perplexes : il est possible de buter sur la barrière horaire... déjà à Bertone, où le stress des barrières horaires était apparu, nous avions tous convenu en groupe : " on se battra jusqu'au bout, quitte à partir sur une étape avec peu de chances d'arriver avant la barrière horaire...". Donc, avant La Fouly, on en met un coup pour arriver au mieux vis-à-vis de la barrière. Au final, on arrive à 15 minutes de la barrière... ça commence à chauffer pour nos fesses.

A ce moment, comme j'avais passé mes vacances précisément ici, à la Fouly, je propose aux autres la chose suivante : "il faut impérativement se reposer à la prochaine étape (c'est la deuxième nuit blanche), sous peine de ne pas finir : pour cela, comme je connais sur le bout des doigts cette étape, effectuée plusieurs fois à l'entrainement, vous restez derrière moi et surtout faites comme moi : quand je cours, il faut courir, quand je marche, marchez..."

Visiblement, ça fonctionne car nous arrivons à Champex avec 45 minutes d'avance sur la barrière, ce qui nous permet de nous octroyer royalement 15/20 minutes de sieste, c'est-à-dire plutôt 15/20 minutes allongés... ça parait ridicule, mais cela fait un bien fou. C'est l'occasion pour Didier, la star de l'équipe, de se faire interviewer par Eurosport, qui a aussi filmé le coucher de Jéjé.

C'est reparti pour Martigny, et une boucle qui a été rajoutée en pleine course, pour compenser le fait de ne pas pouvoir emprunter la traditionnelle montée de Bovine, rendue impraticable par les intempéries. Sur cette boucle, très peu d'informations : 10 kilomètres, 14 ?, quel dénivelé ? c'est l'inconnu. On nous dit juste que l'on "descend" sur Martigny (à 400 m d'altitude) pour remonter ensuite sur le Col de la Forclaz (1600 m) : en fait, on descend effectivement bien bas, mais pour remonter une première fois (400 m ?) afin de redescendre sur Martigny. Suit la montée sur le Col de la Forclaz, sous certainement 28° : une montée très raide, qui coupe le bout des lacets de la route du col, et peu abritée du soleil. Bertrand est un peu derrière et boit 2,5 litres d'eau dans cette montée.

A Martigny, Didier et Jéjé ont réussi à avoir une information intéressante de l'organisation : l'étape qui suit (Trient-Vallorcine) est la plus serrée en terme de barrière horaire ("le terme employé est 'osée''"). En conséquence, le repos à Trient est réduit au minimum... pourtant on en aurait bien besoin... je fais quand même quelques étirements.

Donc, ça repart pour Trient-Vallorcine, avec d'abord la côte de Catogne (900 m D+) , avec la stratégie de devoir s'arracher sur cette étape décisive... On le tient cet UTMB, Didier nous livre ses pensées intimes : « mais si je le termine pas, je ne pourrai pas porter le tee-shirt reçu avec le dossard… donc il faut terminer… » (sic). La côte se passe bien. En tous les cas mieux que l’an dernier à 4h00 du mat et sous la pluie. Quant à la descente qui suit, qui nous ramène en France (enfin !), est un vrai régal par rapport à la patinoire de l’an dernier au même endroit, qui donnait l’impression de faire du ski. Au passage au contrôle de Catogne, une jeune femme du service médical nous dit : « Vous en avez pour 1h20 en courant tranquillement, et 1h40 en marchant… ». Heureusement, nous avons appris à ne pas se fier à ce genre d’informations, qui part d’un bon sentiment pour celui qui la délivre, mais risque de tromper complètement ceux qui veulent y croire. Donc, on continue à foncer (dans la limite de l’état de fatigue…) jusqu’à Vallorcine. Il faut dire que cette fameuse fatigue commence à altérer sérieusement nos capacités intellectuelles : à ce moment, toute l’équipe sent qu’il faut assurer pour arriver jusqu’au bout : c’est gagné pour être finisher, mais il faudra éviter tout pépin, voire prendre un peu d’avance.

En l’occurrence, c’est moi qui commence à poser problème : à l’arrière du groupe au redémarrage de Vallorcine, je rabroue vertement Didier qui cherche seulement à me faire revenir avec les autres. Il faut vraiment se méfier de ses propres réactions dans cet état !

Passé Argentière, on aborde alors la dernière étape : le retour sur Chamonix. Il s’agit de la fameuse modification de parcours indiquée dès le départ de la course : le « fameux retour par le fond de vallée ». Comme je connais bien le coin (j’y suis allé 4 fois en vacances), je fais le malin en disant que je vois parfaitement où ça va passer : c’est d’abord un peu caillouteux sur 3 à 4 kilomètres, puis c’est un itinéraire genre sous-bois propice au footing dominical, le long du golf des Praz : que du bonheur ! on va pouvoir reprendre une foulée de gazelle pour arriver avec beaucoup d’élégance à Chamonix, d’autant que nous disposons de plus de deux heures pour le faire vis-à-vis de la barrière horaire. En fait, je n’y crois qu’à moitié, car je trouve cela un peu suspect, ces deux heures pour faire 10 kilomètres en descente ! Le stress s’empare du groupe : est-ce bien vrai, cela parait trop beau, et effectivement … à l’endroit où le chemin devrait descendre pour le vrai fond de vallée, les balises nous imposent de prendre l’autre chemin… celui qui monte, monte. Je sens le stress du groupe monter. Je me suis un peu discréditer sur ce coup-là : ça m’apprendra à faire le malin, mais ça partait d’un bon sentiment… Pour vous montrer le stress qui s’installe, voici une anecdote :

- Jéjé, en train de marcher, et qui paraissait super-frais 5 minutes plus tôt : « dites les gars… on passe par là au retour ? »

- Benoit/ Bertrand après de longues secondes de réflexion : « pourquoi tu demandes ça ? »

- Jéjé : « Ben, je crois que je vais dormir un peu sur le bord du chemin dans ma couverture de survie et vous me récupérerez au retour avec le camion… »

- Benoit/ Bertrand : « Jéjé, tu sais qu’on est en train de terminer l’UTMB, quand même ? »

- Jéjé : « … «

Après a suivi un moment de confusion et de tension indescriptible, qui nous a permis de nous expliquer sur les tensions dans le groupe… avant d’entamer la traversée de Chamonix en formation d’escadrille à 5, soudés comme les doigts de la main.

LA TRAVERSEE de CHAMONIX… ça, c’est un grand moment ! D’un coup, on passe des chemins boisés à la nuit tombante aux lumières de la ville, de la solitude (ou presque) à la foule des grands jours. Même si nous sommes les 1000e à arriver, c’est encore les acclamations dignes des héros. D’un coup, pour le dernier kilomètre, la fatigue s’évanouie, les ampoules aux pieds n’existent plus, la foulée de forme revient par miracle… c’est plus que le bonheur ! Pour Bertrand et moi, encore plus car nos épouses et nos enfants viennent courir la dernière ligne droite avec nous. En plus, notre arrivée en groupe a été remarquée dès l’entrée dans Chamonix et le speaker nous remet la musique de Vangelis, hymne de l’UTMB. Enfin, la ligne d’arrivée … 170 Kilomètres, 9700 m de D+, on a du mal à le croire tellement ça parait énorme, mais on l’a fait ! ce sont les embrassades et les pleurs pour tout le groupe, tellement l’émotion est grande : c’est fini, et c’est fini avec et grâce aux copains. Je rajouterai aussi pour moi grâce à mon épouse et à mes filles Garance et Eugénie. La directrice de course, Catherine Poletti est là, car elle a à cœur, depuis 9 ans, à accueillir personnellement tous les finishers, mais devant les effusions entre membres du groupe, elle n’arrive pas à en placer une…

Voilà, c’est sur ce tableau que s’arrête ce long récit : vraiment un grand moment inoubliable… encore merci à toute l’équipe pour ces instants magiques.

dimanche 29 mai 2011

Bonjour,

La 35° édition du km pour tous a été une belle réussite.

Le premier ingrédient de cette réussite a été la participation. Il y a eu 108 participants sans compter quelques accompagnateurs qui n’ont pas osés prendre part à la course. C’est 33 personnes de plus que l’année dernière !

Le deuxième ingrédient de cette réussite a été l’ouverture. En effet parmi les coureurs, il y avait des compétiteurs (certains temps réalisés sont même très impressionnants), des familles, des équipes, des athlètes, des triathlètes ou des sportifs d’autres disciplines, des personnes venues renforcer les effectifs des directions… Chacun y a trouvé son compte et c’est bien ainsi.

Le troisième ingrédient, qui découle des 2 premiers mais aussi de la météo et de l’organisation, c’est certainement la convivialité de l’évènement.

Enfin tout ceci n’a été possible que grace au travail et à l’implication de toute une équipe, en particulier au bureau de la section athlétisme mais aussi parmi les adhérents de la section, les officiels de la FFA, le personnel de notre club Dassault Sports, les employés du stade, la protection civile…

Aussi nous adressons des remerciements chaleureux à tous les participants et à tous ceux qui nous ont aidés dans l’organisation de cette soirée d’athlétisme

Nous vous donnons rendez-vous en décembre 2011 pour le 34° cross Dassault et en mai 2012 pour le 35° km pour tous.

Sportivement

Pour le bureau de la section athlétisme

Lionel Ramognino


2 piliers de l'organisation (Frédéric et Jean) dans la course


Le challenge du nombre revient à la DTIAE en 2011

Les premières photos

D'autres Photos

Les résultats 2011

Les résultats 2010

lundi 16 mai 2011


Bonjour,

Les résultats officiels sont tombés. Merci à François de me les avoir transmis! Je vous les transmets en pièce jointe et sur les différents blogs. Le bureau de la section avec son secrétaire sont particulièrement heureux aujourd'hui. En effet, cette sortie sympathique pour laquelle plusieurs d'entre nous se sont investis nous satisfait à plus d'un titre :

  • Une forte mobilisation de la section
  • Un esprit d'équipe formidable à l'intérieur des équipes et entre les équipes
  • Un moment de convivialité géant à l’image du gâteau au chocolat de Marie!
  • Des équipes qui se féminisent (merci à nos 4 féminines!)
  • Un engagement sportif fort de chacun avec des résultats convaincants (4 équipes, 2 podiums)
  • Une confrontation Sénior vétérans qui a tenu ses promesses et qui tourne cette fois à l'avantage des anciens malgré quelques belles performances individuelles chez les séniors.

Merci donc à tous pour cette belle matinée de partage à la fois sportive et conviviale.

Sportivement

Lionel Ramognino

Les résultats

Les photos

+ de photos

La vidéo de Patrick

lundi 2 mai 2011


Récits du Marathon de Paris :

Le récit d'Edouard :


Bonjour à tous et toutes,

Je sens que vous piaffez d’impatience d’avoir un petit débriefing du marathon de Paris, je vais donc essayer de partager ma perception de ce marathon.

Je courais Paris pour la première fois, ah courir Paris, j’ai vu cela toute la semaine sur les affiches dans le métro, les abris-bus, les quais du tram… J’attendais cet évènement avec impatience, mon premier Paris, il était temps d’en découdre avec les pavés et le bitume parisien après ces longues semaines d’entrainement, des séances de vitesse aux enchaînements de kilos et de deux mille, en passant par les super sorties longues, longues, longues du dimanche… Et le seuil du vendredi, ah le seuil du vendredi autour de Longchamp, en groupe, inoubliable ! Sans oublier la piste, que je n’ai pas assez fréquenté je pense, note pour plus tard, aller plus souvent à la piste. C’est finalement vraiment varié un entrainement marathon quand on le regarde après coup, avec un peu de recul !

Au fil des semaines, nous étions de moins en moins nombreux à nous aligner au départ, j’ai une pensée pour vous tous qui vous êtes blessés et n’avaient pas pu participer à cette belle fête, j’ai eu peur pour ma personne à une semaine de l’échéance, plus aucun abandon, et si c’était moi le prochain, le dernier !!! Ça n’a pas été le cas, j’ai même pu obtenir entre temps un passage dans le sas préférentiel en allant retirer mon dossard, il aura fallu négocier avec mon temps de Rueil au dessus de leur limite, merci Blondin pour le tuyau ;-)

J’ai donc eu la chance de partir devant, cela permet surtout d’arriver tard dans le sas, ne pas prendre froid, mais cette année finalement, comment aurais-je pu prendre froid, il faisait déjà très doux le matin en partant, et le soleil arrivait gentiment sur les pavés de la plus belle avenue du monde. Beau temps, moral au beau fixe, cap à l’est. Dans le sas, je reconnais un maillot bleu de la section, cool, je ne suis pas seul à m’élancer avec les furieux, Lionel Roy est là aussi. Ça rassure.

8h45m41s, au coup de pistolet, c’est parti, les 8 semaines d’entrainement spécifiques, les sacrifices, c’est pour maintenant, pas pour dans 3h. Le soleil me fait craindre la chaleur, j’ai de mauvais souvenirs de Caen l’an dernier : en juin il peut faire chaud à Caen, en avril il peut faire chaud à Paris, nouvel adage à méditer pour La Rochelle en novembre…

Il fait donc rapidement chaud, cela ne nous empêche pas de partir un peu vite, on s’était dit 4’10 au kilo dans le sas, pour un temps de 2h56, et on passe en 24’30 au 6ème. Je ne tiendrai pas. Mais heureusement, depuis le 4ème kilo, le docteur Robert m’a rejoint, mon pacemaker personnel, mieux qu’un cardio Bluetooth high technology 3D, il me calme, on laisse partir Lionel dans la montée de Daumesnil, qui s’éloigne progressivement, je repense à mes compères niçois Lionel (notre cher secrétaire qui attendait un debrief semble-t-il) et Bobby qui m’avaient distancé de la même façon, je m’adapte aux conditions, je ne connais pas Paris, pas comme ça…

Au 11ème, le docteur file dans le métro, me voilà en tête à tête avec moi-même, j’essaie de tenir le rythme, c’est moins facile qu’avec le docteur, mais il ne faut pas prendre trop de retard, note pour plus tard, toujours avoir un docteur avec soi ! Je connais bien les lieux, mais monter Gravelle me parait plus difficile qu’auparavant. L’hippodrome à ma gauche, pas de trotteurs sur la cendrée, mais que de coureurs à mes côtés, la chasse est fermée mais je vois un lièvre abattu dans la montée, transi sous sa couverture de survie, déjà, on vient à peine de passer le 14ème, il fait un peu chaud même pour les Kenyans. Derrière ça descend, je le sais, je pourrai relâcher un peu.

Ensuite, le retour sur Paris est magnifique, il y a tellement de monde, on se croirait à l’Alpe en plein Tour de France. Que d’ambiance, ça permet de relancer. Au passage du semi, j’ai un peu de retard, 40s, tant pis, on fera avec, ou plutôt sans. Je prends l’extérieur du virage à Bastille pour haranguer la foule en levant les bras, une ola en réponse, je ne pensais pas avoir une réponse collective, c’est beau un marathon.

Le docteur m’attend au 23, boulevard Bourbon, ça ne s’invente pas ! Ca fait plaisir de revoir un visage connu. On essaie de tenir les 4’10, avec plus ou moins de succès, je ne suis pas très régulier, ça monte ça descend, de vraies montagnes russes les quais : il fait bon et ça descend dans les tunnels, il fait chaud et ça monte en sortant. Passy, km 30, ça va se gâter m’annonce le docteur, le marathon commence là. Je suis chaud, plus que chaud… Et j’ai aussi un petit coup de chaud.

La montée du 32 se profile, heureusement Bruno se joint à nous, jean-basket, mais décide naturellement de nous accompagner quelques kilomètres, ça fait toujours plaisir de retrouver des gens avec qui on a partagé les semaines d’entrainement. On ralentit dans la montée vers Auteuil, mais je les entend encore, ils discutent de mon état, moi encore frais et lucide, oui oui, je vous entends, mais je ne parle plus, enfin plus trop.

En haut, on arrive presque à la maison, le Bois de Boulogne se profile à l’horizon, juste le temps d’avoir le droit au soutien de la présidente, super, ça motive. On enchaine dans le bois, j’ai le temps de demander un gâteau à Francine au 35, tant pis ce sera pour vendredi prochain, on ne vas pas d’arrêter, car il faut tenir, les lacs, puis les pavés entre les lacs, ça réveille.

Encore quelques kilomètres, on ramasse les morts comme me souffle mes 2 accompagnateurs, mais qu’elle est longue la ligne droite de la Reine Marguerite, aussi longue que la route de la Reine avant l’invention du vélib, le Concorde Lafayette me parait si petit de loin, et il ne s’approche pas. Un dernier ravito, km 40, on tourne à droite, il me reste 10’10 pour finir, ça doit passer, ce serait beau sous le soleil, 5’50 au 41, ça va passer.

Le dernier rond-point, puis le 42, la ligne droite, magnifique, c’est fini, tout s’arrête, mince mon temps, combien, il faut décompter les secondes qui s’égrainent sur ce nouveau tour, un dernier éclair de lucidité, c’est bon, j’ai enfin réussi mon objectif, nous avons enfin réussi ! Merci Docteur, car c’est éprouvant un marathon.

Mais heureusement, tout au long du parcours, on a pu bénéficier d’un soutien plus efficace encore que l’eau et les gels, merci à tous ceux que j’ai entendu, vu, reconnu, merci à Fred au 4, merci à Marie au km 5, tu nous as lancé comme tu sais le faire, avec des encouragements presque plus forts qu’à Taverny (c’est peu dire), merci à Gilbert que j’ai reconnu au ravito du 15 en tête de gondole, merci à Béa notre présidente à vélo quand ça devenait difficile, merci à Bruno pour ces quelques km en jean de Mirabeau au retour à Auteuil, Franck et Audrey à l’entrée du Bois, Michel grand absent sur la course, mais très présent pour me motiver dans les derniers km, François entre les lacs, Hervé à l’arrivée, je n’oublierai pas votre présence !!!

A tous ceux qui n’ont pas pu être là, je vous dis à bientôt pour un prochain départ de 42.195 km de plaisir et de souffrance.

Sportivement,

Edouard

Le récit de Bertrand :

Bonjour,

Pour ma part, un premier semi sur la base des 3H25 au marathon, puis à partir du 26ième km les chronos ont commencé à chuter. Difficile à partir du 30ième quand les 3 meneurs d’allure du 3H30 m’ont passé mais c’était à prévoir, puisque je suis parti sur ce marathon sans avoir suivi un entraînement spécifique au marathon, 1 seule sortie « longue » sur route dans les 3 dernier mois (il y a 15 jours), peu de VMA, pas de seuil,…

J’ai compté les kilomètres à partir du 30ième mais j’ai fini en 3H37 – 3H38 (temps réel), 3H40 – 3H41 (temps officiel) sans ampoule et les jambes pas trop raides (juste ma blessure aux orteils que je traine depuis une sortie longue de nuit en vallée de Chevreuse il y a 4 semaines qui c’est réveillée au 10ième ).

Comme d’habitude une superbe ambiance, une bonne organisation et un merci particulier à Monsieur Parfait qui m’a accompagné du 4 au 11 et du 23 au presque 42 et surtout, en plus des conseils de course, a géré mes ravitaillements (j’ai bu 1,5 l avant et pratiquement 3,5 l pendant le marathon).

Seul petit regret, la perte de ma puce, donc je ne serai pas classé et en plus j’en suis pour 15€ à ASO. La prochaine fois, en plus du collier plastique fourni, elle sera prise dans les lacets même si je dois me déchausser à l’arrivée. Cette année, c’était une sortie longue, mais je compte le refaire sérieusement pour passer en dessous des 3H30 et là je ferai gaffe à la puce.

Bertrand

lundi 28 février 2011


Bonjour à tous,

Ce week-end, la section était présente aux championnats de France de cross à Paray le Monial en Bourgogne. Un groupe de 10 coureurs et 3 accompagnateurs ont donc pris la route avec les minibus du CE, les tenues bleues du club et une paire de pointe pour affronter les meilleurs coureurs "sport en entreprise" en terre Bourguignonne et assister aux championnats de France civil, spectacle grandiose de lutte contre ses adversaires et de dépassement de soi dans un esprit d'équipe très fort.

La première course à 9h30 voit la participation de Béatrice notre présidente toujours présente sur le terrain et de Patrick notre V3 qui termine à seulement 17" du podium!

Sur la deuxième course, 7 V1 et 1 V2 se sont alignés pour une course d'équipe mémorable avec une seule consigne : il ne faut rien lâcher!

Chacun ayant appliqué cette consigne et tenu jusqu'au passage de la ligne face aux coureurs qui le suivait : Philippe avec 4 secondes d'avance, Lionel 2 secondes, Gilles 2 secondes, Jean 6 seconde, grâce à la volonté de tous, l'équipe se place 5°, certes derrière 4 équipes mais devant l'ASCair (à 6 places : merci à Christophe et Frédéric d'avoir fait perdre 2 places à leur dernier coureur). Notre deuxième équipe si elle avait été classée aurait terminé à la 11° place.

Ce fut donc une bien belle bagarre où le docteur Robert à encore une fois montrer l'exemple. Bravo et merci à tous pour ce bel esprit d'équipe qui nous anime dans la compétition et la convivialité.

Sportivement

Lionel Ramognino

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Les résultats : ici