lundi 2 mai 2011


Récits du Marathon de Paris :

Le récit d'Edouard :


Bonjour à tous et toutes,

Je sens que vous piaffez d’impatience d’avoir un petit débriefing du marathon de Paris, je vais donc essayer de partager ma perception de ce marathon.

Je courais Paris pour la première fois, ah courir Paris, j’ai vu cela toute la semaine sur les affiches dans le métro, les abris-bus, les quais du tram… J’attendais cet évènement avec impatience, mon premier Paris, il était temps d’en découdre avec les pavés et le bitume parisien après ces longues semaines d’entrainement, des séances de vitesse aux enchaînements de kilos et de deux mille, en passant par les super sorties longues, longues, longues du dimanche… Et le seuil du vendredi, ah le seuil du vendredi autour de Longchamp, en groupe, inoubliable ! Sans oublier la piste, que je n’ai pas assez fréquenté je pense, note pour plus tard, aller plus souvent à la piste. C’est finalement vraiment varié un entrainement marathon quand on le regarde après coup, avec un peu de recul !

Au fil des semaines, nous étions de moins en moins nombreux à nous aligner au départ, j’ai une pensée pour vous tous qui vous êtes blessés et n’avaient pas pu participer à cette belle fête, j’ai eu peur pour ma personne à une semaine de l’échéance, plus aucun abandon, et si c’était moi le prochain, le dernier !!! Ça n’a pas été le cas, j’ai même pu obtenir entre temps un passage dans le sas préférentiel en allant retirer mon dossard, il aura fallu négocier avec mon temps de Rueil au dessus de leur limite, merci Blondin pour le tuyau ;-)

J’ai donc eu la chance de partir devant, cela permet surtout d’arriver tard dans le sas, ne pas prendre froid, mais cette année finalement, comment aurais-je pu prendre froid, il faisait déjà très doux le matin en partant, et le soleil arrivait gentiment sur les pavés de la plus belle avenue du monde. Beau temps, moral au beau fixe, cap à l’est. Dans le sas, je reconnais un maillot bleu de la section, cool, je ne suis pas seul à m’élancer avec les furieux, Lionel Roy est là aussi. Ça rassure.

8h45m41s, au coup de pistolet, c’est parti, les 8 semaines d’entrainement spécifiques, les sacrifices, c’est pour maintenant, pas pour dans 3h. Le soleil me fait craindre la chaleur, j’ai de mauvais souvenirs de Caen l’an dernier : en juin il peut faire chaud à Caen, en avril il peut faire chaud à Paris, nouvel adage à méditer pour La Rochelle en novembre…

Il fait donc rapidement chaud, cela ne nous empêche pas de partir un peu vite, on s’était dit 4’10 au kilo dans le sas, pour un temps de 2h56, et on passe en 24’30 au 6ème. Je ne tiendrai pas. Mais heureusement, depuis le 4ème kilo, le docteur Robert m’a rejoint, mon pacemaker personnel, mieux qu’un cardio Bluetooth high technology 3D, il me calme, on laisse partir Lionel dans la montée de Daumesnil, qui s’éloigne progressivement, je repense à mes compères niçois Lionel (notre cher secrétaire qui attendait un debrief semble-t-il) et Bobby qui m’avaient distancé de la même façon, je m’adapte aux conditions, je ne connais pas Paris, pas comme ça…

Au 11ème, le docteur file dans le métro, me voilà en tête à tête avec moi-même, j’essaie de tenir le rythme, c’est moins facile qu’avec le docteur, mais il ne faut pas prendre trop de retard, note pour plus tard, toujours avoir un docteur avec soi ! Je connais bien les lieux, mais monter Gravelle me parait plus difficile qu’auparavant. L’hippodrome à ma gauche, pas de trotteurs sur la cendrée, mais que de coureurs à mes côtés, la chasse est fermée mais je vois un lièvre abattu dans la montée, transi sous sa couverture de survie, déjà, on vient à peine de passer le 14ème, il fait un peu chaud même pour les Kenyans. Derrière ça descend, je le sais, je pourrai relâcher un peu.

Ensuite, le retour sur Paris est magnifique, il y a tellement de monde, on se croirait à l’Alpe en plein Tour de France. Que d’ambiance, ça permet de relancer. Au passage du semi, j’ai un peu de retard, 40s, tant pis, on fera avec, ou plutôt sans. Je prends l’extérieur du virage à Bastille pour haranguer la foule en levant les bras, une ola en réponse, je ne pensais pas avoir une réponse collective, c’est beau un marathon.

Le docteur m’attend au 23, boulevard Bourbon, ça ne s’invente pas ! Ca fait plaisir de revoir un visage connu. On essaie de tenir les 4’10, avec plus ou moins de succès, je ne suis pas très régulier, ça monte ça descend, de vraies montagnes russes les quais : il fait bon et ça descend dans les tunnels, il fait chaud et ça monte en sortant. Passy, km 30, ça va se gâter m’annonce le docteur, le marathon commence là. Je suis chaud, plus que chaud… Et j’ai aussi un petit coup de chaud.

La montée du 32 se profile, heureusement Bruno se joint à nous, jean-basket, mais décide naturellement de nous accompagner quelques kilomètres, ça fait toujours plaisir de retrouver des gens avec qui on a partagé les semaines d’entrainement. On ralentit dans la montée vers Auteuil, mais je les entend encore, ils discutent de mon état, moi encore frais et lucide, oui oui, je vous entends, mais je ne parle plus, enfin plus trop.

En haut, on arrive presque à la maison, le Bois de Boulogne se profile à l’horizon, juste le temps d’avoir le droit au soutien de la présidente, super, ça motive. On enchaine dans le bois, j’ai le temps de demander un gâteau à Francine au 35, tant pis ce sera pour vendredi prochain, on ne vas pas d’arrêter, car il faut tenir, les lacs, puis les pavés entre les lacs, ça réveille.

Encore quelques kilomètres, on ramasse les morts comme me souffle mes 2 accompagnateurs, mais qu’elle est longue la ligne droite de la Reine Marguerite, aussi longue que la route de la Reine avant l’invention du vélib, le Concorde Lafayette me parait si petit de loin, et il ne s’approche pas. Un dernier ravito, km 40, on tourne à droite, il me reste 10’10 pour finir, ça doit passer, ce serait beau sous le soleil, 5’50 au 41, ça va passer.

Le dernier rond-point, puis le 42, la ligne droite, magnifique, c’est fini, tout s’arrête, mince mon temps, combien, il faut décompter les secondes qui s’égrainent sur ce nouveau tour, un dernier éclair de lucidité, c’est bon, j’ai enfin réussi mon objectif, nous avons enfin réussi ! Merci Docteur, car c’est éprouvant un marathon.

Mais heureusement, tout au long du parcours, on a pu bénéficier d’un soutien plus efficace encore que l’eau et les gels, merci à tous ceux que j’ai entendu, vu, reconnu, merci à Fred au 4, merci à Marie au km 5, tu nous as lancé comme tu sais le faire, avec des encouragements presque plus forts qu’à Taverny (c’est peu dire), merci à Gilbert que j’ai reconnu au ravito du 15 en tête de gondole, merci à Béa notre présidente à vélo quand ça devenait difficile, merci à Bruno pour ces quelques km en jean de Mirabeau au retour à Auteuil, Franck et Audrey à l’entrée du Bois, Michel grand absent sur la course, mais très présent pour me motiver dans les derniers km, François entre les lacs, Hervé à l’arrivée, je n’oublierai pas votre présence !!!

A tous ceux qui n’ont pas pu être là, je vous dis à bientôt pour un prochain départ de 42.195 km de plaisir et de souffrance.

Sportivement,

Edouard

Le récit de Bertrand :

Bonjour,

Pour ma part, un premier semi sur la base des 3H25 au marathon, puis à partir du 26ième km les chronos ont commencé à chuter. Difficile à partir du 30ième quand les 3 meneurs d’allure du 3H30 m’ont passé mais c’était à prévoir, puisque je suis parti sur ce marathon sans avoir suivi un entraînement spécifique au marathon, 1 seule sortie « longue » sur route dans les 3 dernier mois (il y a 15 jours), peu de VMA, pas de seuil,…

J’ai compté les kilomètres à partir du 30ième mais j’ai fini en 3H37 – 3H38 (temps réel), 3H40 – 3H41 (temps officiel) sans ampoule et les jambes pas trop raides (juste ma blessure aux orteils que je traine depuis une sortie longue de nuit en vallée de Chevreuse il y a 4 semaines qui c’est réveillée au 10ième ).

Comme d’habitude une superbe ambiance, une bonne organisation et un merci particulier à Monsieur Parfait qui m’a accompagné du 4 au 11 et du 23 au presque 42 et surtout, en plus des conseils de course, a géré mes ravitaillements (j’ai bu 1,5 l avant et pratiquement 3,5 l pendant le marathon).

Seul petit regret, la perte de ma puce, donc je ne serai pas classé et en plus j’en suis pour 15€ à ASO. La prochaine fois, en plus du collier plastique fourni, elle sera prise dans les lacets même si je dois me déchausser à l’arrivée. Cette année, c’était une sortie longue, mais je compte le refaire sérieusement pour passer en dessous des 3H30 et là je ferai gaffe à la puce.

Bertrand

1 commentaire:

Mathes a dit…

Bonjour Edouard, je viens de tomber sur ton récit par hasard, en cherchant un truc :) Très beau récit super précis, bravo à toi... et dommage pour la perte de la puce, c'est vrai qu'il m'arrive de temps en temps de jeter un oeil sur ma chaussure pour voir sie lle est encore là :)